Vendredi 1er juin 2007 à 22:27

Cette fois c'est parti ! Bruce enfile son masque à cornes. Une évocation du diable, peut-être ? Il aime cette idée. En fait, au lieu de ressentir la peur….celle qu'il DEVRAIT ressentir, il est prit d'une folle excitation.

Ils sont là. Dans l'entrepôt. Ils chargent leur foutue came ou un autre truc dans le genre. Ils sont sobres mais, leur visage traduit une certaine nervosité, très légère. Ils ont peur des flics, de voir débarquer une brigade et de faire quelques jours de trou. Mais ce soir, c'est autre chose qui va leur tomber.

Au moment où les gros bras rassemblent les cartons près du camion, un bruit de court-circuit se fait entendre et tout l'entrepôt est plongé dans le noir. C'est le moment que choisit Bruce pour plonger en avant. Sa cape, flottant derrière lui fait un bruit comparable un grondement de tonnerre. Inévitablement, ils lèvent tous la tête pour voir de quoi il retourne.

Et ça y'est ! C'est la panique totale. Ils courent, sortent leurs fusils à canons sciés, tirent dans tout les sens. De la vermine, des insectes terrifiés qui s'agitent, ne comprenant pas qu'ils ont déjà perdu la partie.

Un par un, il les neutralise, utilisant ces techniques si durement apprises, si lentement assimilées jusqu'à les maîtriser parfaitement, jusqu'à transcender l'art même de l'infiltration ou du combat. Mais il en reste un… pour celui-là, un peu de plaisir et de mise en scène. Oh oui ! Il va s'amuser avec lui.

Le contrebandier tenté désespérément de trouver la sortie dans le noir. Enfin, il voit quelque chose qui y ressemble. Il court, du plus vite qu'il peut. Soudain, une silhouette effrayante se place devant. Ses ailes et ses cornes se dessinent au milieu de la faible lumière de la sortie, telle une ombre chinoise. Cette chose lui en veut personnellement, elle veut lui faire ce qu'elle a fait à ses collègues. Il les a entendu hurler.

« Mon…mon dieu non… »

Bruce sourit sous son masque. Oui, il devrait ressentir de la peur, de la pitié peut-être. Non. Juste de l'excitation. Une jubilation intense. Il laisse échapper un ricanement et dit de sa voix rauque :

« Navré. Dieu n'apparaît pas dans les cauchemars. »



Mercredi 9 mai 2007 à 7:44


Samedi 31 mars 2007 à 11:33

Harvey n'a jamais douté. Depuis sa plus tendre enfance, depuis qu'il voyait ses proches, incapables de surenchérir face à la violence qu'on leur infligait, depuis qu'il voyait les salauds qui infligaient cette violence gagner argent, respect et popularité, Harvey savait parfaitement ce qu'il avait à faire.

Un jour viendrait où il tiendrait ces enflures. Pas de violence, pas de surenchère. Cela, Harvey l'enfouissait au plus profond de lui-même. Non, il vaincrait par la force de la justice.

Aujourd'hui, il était le jeune procureur Harvey Dent, officiant à Gotham City. Il y avait tant à faire. Les même salauds, la mafia, les voleurs, les tueurs, menant une vie de rêve. Tout cela allait changer. Cette fois, Salvatore Maroni n'avait plus aucune issue. SA vie de rêve à lui allait prendre fin et, peut-être avec lui, toute la branche des familles Maroni et Falcone.

Ca avait prit plus d'un an à Harvey pour arriverà coincer Maroni et encore, il avait du se faire aider. Bizarrement, la première main tendue était venue de Batman. Harvey avait joué sa carrière à pile ou face en acceptant de collaborer avec ce vigile masqué. Il avait fait couler plus d'encre que de sang. Pas difficile puisqu'il ne tuait pas. Mais il était hors-la-loi, il agissait avec, pour seules rêgles, les siennes et, surtout, il usait de violence. Harvey avait eut du mal à accepter cela mais, il avait du se rendre à l'évidence. Face au mal qui rongeait la ville, il fallait plonger soit-même dans ce mal pur y remédier, quitte à se salir un peu les mains. Heureusement, Harvey et Batman n'avaient pas frinchie la limite et une deuxième main s'était tendue. Celle de James Gordon, le capitaine de Police. Trois hommes réunis pour la justice, la fine équipe.


Harvey passa une bonne demi-heure dans la salle d'audience à énumérer les crimes commis par Maroni ainsi que les preuves que lui, Gordon et Batman avaient accumulées. Cette fois, c'était la bonne. L'heure où les salauds allaient enfin payer. Puis, soudain, des cris retentissent dans la salle. Pendant une fraction de seconde, le rythme cardiaque du jeune procureur s'accélère et, instantannément, une douleur intense lui ronge le visage.

Il aurait du s'en douter. Il avait consacrée sa vie à assimiler les rêgles du jeu qui lui auraient permis de tourner la justice contre les salauds mais, c'était sans compter sur un détail: les salauds ne respectaient pas les rêgles. Maroni avait une fiole d'acide dans sa poche...

Jeudi 22 février 2007 à 19:18

James Gordon hésite encore. Voilà déjà plusieurs semaines qu'il a ce problème sur les bras. Quand des criminels ou des tarés s'en prennent aux biens de ces braves gens de Gotham et que le maire rejette la faute sur l'incompétence de la police alors que c'est lui qui a fait voter cette loi de restriction des aides sociales, le commissaire saît comment réagir. L'indifférence la retenue. Voilà ce dont il doit faire preuve dans ces moments-là.

Pour les criminels, il saît quoi faire. Réunir les gars de confiance. Les agents Merkel, Bullock et Montoya font partie de ces rares flics sur qui il peut compter. Ensuite, pas de secret. Patrouiller des heures durant, discuter, aller pêcher les infos dans les endroits les plus crasseux de cette ville pourrie. Voilà ce qui permet à Gordon d'attraper de temps en temps des petites frappes et, pourquoi pas, de vrais criminels.


Mais que faire lorsque le gibier est quelqu'un qui s'en prend aux criminels? Que faire lorsque l'hotel de ville lui rappel sans cesse qu'il va être relevé de ses fonctions s'il n'attrape pas ce vigil masqué, ce type qui, selon les témoignages, a déjà empêché une prostituée de se faire tabasser par son macro, ce type qui a mis hors d'état de nuire plusieurs gorilles de la mafia alors qu'ils faisaient passer une cargaison de leur saloperie de came, que faire?

Et si encore ce n'était que cela. Mais cet homme masqué (car c'est un homme) a trouvé bon de venir lui rendre visite, de lui donner en mains propres les pièces à conviction capables de faire du tort à plusieurs de ces salopards de parrains qui sévissent en ville. Des mois. Des mois que Jim Gordon rêvait d'avoir un jour ce genre de preuves à présenter, de pouvoir montrer à ces tueurs qu'ils ne font pas la loi ici. Mais cet homme, ce Batman, il a quelque chose d'angoissant et il pose des problèmes aux "amis" du maire.

Le commissaire se lève de sa chaise et contourne son bureau. Il enfile son imperméable et va dans le couloir. Dans le commissariat, certains le regardent avec respect, d'autre avec un mélange de haine et de crainte. Son arrivée au GCPD, ainsi que les apparitions du vigil masqué ont provoqués bien des changements. Des flics corrompus ont été mis à jour, des criminels intouchables ont été mis derrière les barreaux. Pourtant, il reste quelques nostalgiques du "bon vieux temps", celui où le commissaire Loeb donnait d'un geste amical une liasse de billets aux agents qui avaient eue la gentillesse de la boucler, celui où il n'y avait pas besoin de traquer des assassins pour mériter son salaire. Tout a changé mais, est-ce du à Jim Gordon ou à Batman?

Le commissaire est maintenant sur le toit. L'air frais lui procure un sentiment de bien-être. Il  n'a plus d'incertitude, à présent. Il sait. Il sait qu'à partir de ce soir, il ne fera plus marche arrière. Il engage une collaboration qui durera le temps qu'il faudra pour qu'être policier retrouve une signification saine. Il s'approche de l'immense projecteur et pose sa main sur le levier.

Gordon tourne la tête vers le sergent Harvey Bullock et le lieutenant Montoya. D'un hochement de tête, il leur fait signe qu'ils peuvent le laisser. Les deux coéquipiers quittent le toit et referment la porte de la cage d'escalier derrière eux. Gordon regarde un instant le ciel. Malgré la nuit, on voit presque du bleu entre les nuages noirs. Le commissaire repense à ce sentiment de satisfaction lorsqu'il a vu le parrain Alberto Falcone être emmené de force hors de la salle d'audience. "Le Romain", comme on l'appelle, était tellement furieux de s'être fait coincer. Avec un sourire, Gordon tire d'un gest net le levier et une lumière aveuglante jaillit au dessus de la ville. C'est une chauve-souris stylisée. Impossible de ne pas faire le rapprochement avec Lui.
Tandis que le signal continue de se refleter sur le nuages, Jim Gordon regarde Gotham City avec espoir pour la première fois.

Ce soir, Batman mettra le temps qu'il faudra mais il viendra...

Dimanche 21 janvier 2007 à 12:04

Qu'est-ce que je fais là?
Sans cesse, tandis que les hommes du gang sont en train de s'accorder une dernière fois sur leur plan, Jack se pose la question. Comment a-t-il pu en arriver là? Il songe à Jeannie, Jeannie qui l'attendait tous les soirs avec le sourire, son si beau sourire...

Mais c'est terminé. Jeannie ne l'attendra plus. Ce bel avenir qu'il imaginait avec elle et le bébé dans un pavillon tranquille aux abords de Gotham ne verra jamais le jour. Pourquoi? Justement parce que Jack a eut l'audace d'imaginer ce beau tableau, l'audace de penser qu'il pouvait vivre autrement que dans un immeuble miteux des Narrows avec l'appréhension du prochain loyer.

Une vie meilleure? Ici? Rien que l'idée était comique mais, Jack a toujours eue un sens de l'humour particulier. Seule Jeannie riait de ses blagues et Jeannie est morte, électrocutée avec le chauffe-biberon du bébé. Quel titre. Quand les types du Gotham Globe mettront en page la rubrique nécrologique, ils riront bien.

Un type fait enfiler le casque à Jack. Un horrible casque écarlate dans lequel l'air a du mal à pénétrer et dans lequel on ne voit quasiment rien. Ils l'ont appelé Red Hood. Un nom mystérieux pour égarer les flics. La police cherche un seul homme mais, en réalité personne n'a jamais porté ce casque plus d'une fois.

Jack guide les hommes du gang à travers le labo. Il sait où aller. C'est un chemin qu'il prenait tous les jours pour aller travailler. Un quotidien tellement ennuyeux dont il ne voulait plus et qu'il regrette à présent. Oh oui! Il le regrette amèrement, surtout au moment où les gardes du labo ouvrent le feu sur lui. Impossible. Il était pourtant certain que l'endroit n'était pas gardé! Il n'y avait jamais eut de gardes! Les types du gang paniquent. Ils tirent à leur tour. Les détonations résonnent dans le casque. Un bruit à rendre dingue frappe les tympans de Jack tandis qu'à travers les minuscules lentilles, il aperçoit  une terrifiante silhouette en forme de chauve-souris.

Il court, de toutes ses forces. Des rumeurs circulent sur ce Batman. On dit de lui que c'est une sorte de vampire buveur de sang. Jack l'a vu à la télé. Il se souvient des petits malfrats hurlant aux caméras que tout Gotham était en danger. Jack ne veut plus d'argent, il n'a plus rien à faire des menaces du gang. Il veut s'échapper de cette vaste blague dans laquelle il s'est fourré. Mais la créature le rattrape. Plus qu'une seule issue. Jack franchit la rambarde de la coursive du labo. Sans réfléchir, il se penche et lâche prise. Enfin! Le cauchemar s'arrête. L'eau s'infiltre dans son casque et Jack n'entend plus les coups de feu, les cris. Il ne voit plus le Batman. Il se sent agréablement enveloppé de fraîcheur et porté au loin. Il finit par échouer quelque part à l'extérieur. Il retire le casque et tombe à genoux, crachant l'eau de ses poumons. Non, ce n'est pas de l'eau. Ce truc a goût bizarre. Peu importe, en fait. Jack n'y prête déjà plus attention. Malgré la douleur qui commence à lui déchirer les intestins, il est dehors. Il est vivant et libre. Sa bouche s'écarte petit à petit. Elle se tord en un large sourire et Jack rit, il rit de l'ironie de son sort car, au fond, qu'est-ce que la vie sinon une vaste blague?

Qu'est-ce que je fais là?
Sans cesse, plusieurs années après cette nuit dans le laboratoire, tandis que la chauve-souris est à nouveau en face de lui, Jack se pose à nouveau la question. Comment peut-on en arriver là? Il songe à Jeannie, avec qui il avait tout pour être heureux. Jeannie dont le rire était si joyeux. Le Batman lui, ne rit pas. Il ne rit jamais. Peut-être songe-t-il lui aussi à une partie de son passé désormais envolée, aux événements qui ont pu le conduire à sa situation actuelle. En tout cas, il ne reconnaît pas Jack. Personne ne pourrait plus le reconnaître, à présent. Tout a changé en lui. Pourtant, le sort a voulut que la route des deux hommes se croise encore et encore et encore... Plutôt drôle...non?

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