Samedi 31 mars 2007 à 11:33

Harvey n'a jamais douté. Depuis sa plus tendre enfance, depuis qu'il voyait ses proches, incapables de surenchérir face à la violence qu'on leur infligait, depuis qu'il voyait les salauds qui infligaient cette violence gagner argent, respect et popularité, Harvey savait parfaitement ce qu'il avait à faire.

Un jour viendrait où il tiendrait ces enflures. Pas de violence, pas de surenchère. Cela, Harvey l'enfouissait au plus profond de lui-même. Non, il vaincrait par la force de la justice.

Aujourd'hui, il était le jeune procureur Harvey Dent, officiant à Gotham City. Il y avait tant à faire. Les même salauds, la mafia, les voleurs, les tueurs, menant une vie de rêve. Tout cela allait changer. Cette fois, Salvatore Maroni n'avait plus aucune issue. SA vie de rêve à lui allait prendre fin et, peut-être avec lui, toute la branche des familles Maroni et Falcone.

Ca avait prit plus d'un an à Harvey pour arriverà coincer Maroni et encore, il avait du se faire aider. Bizarrement, la première main tendue était venue de Batman. Harvey avait joué sa carrière à pile ou face en acceptant de collaborer avec ce vigile masqué. Il avait fait couler plus d'encre que de sang. Pas difficile puisqu'il ne tuait pas. Mais il était hors-la-loi, il agissait avec, pour seules rêgles, les siennes et, surtout, il usait de violence. Harvey avait eut du mal à accepter cela mais, il avait du se rendre à l'évidence. Face au mal qui rongeait la ville, il fallait plonger soit-même dans ce mal pur y remédier, quitte à se salir un peu les mains. Heureusement, Harvey et Batman n'avaient pas frinchie la limite et une deuxième main s'était tendue. Celle de James Gordon, le capitaine de Police. Trois hommes réunis pour la justice, la fine équipe.


Harvey passa une bonne demi-heure dans la salle d'audience à énumérer les crimes commis par Maroni ainsi que les preuves que lui, Gordon et Batman avaient accumulées. Cette fois, c'était la bonne. L'heure où les salauds allaient enfin payer. Puis, soudain, des cris retentissent dans la salle. Pendant une fraction de seconde, le rythme cardiaque du jeune procureur s'accélère et, instantannément, une douleur intense lui ronge le visage.

Il aurait du s'en douter. Il avait consacrée sa vie à assimiler les rêgles du jeu qui lui auraient permis de tourner la justice contre les salauds mais, c'était sans compter sur un détail: les salauds ne respectaient pas les rêgles. Maroni avait une fiole d'acide dans sa poche...

Jeudi 22 février 2007 à 19:18

James Gordon hésite encore. Voilà déjà plusieurs semaines qu'il a ce problème sur les bras. Quand des criminels ou des tarés s'en prennent aux biens de ces braves gens de Gotham et que le maire rejette la faute sur l'incompétence de la police alors que c'est lui qui a fait voter cette loi de restriction des aides sociales, le commissaire saît comment réagir. L'indifférence la retenue. Voilà ce dont il doit faire preuve dans ces moments-là.

Pour les criminels, il saît quoi faire. Réunir les gars de confiance. Les agents Merkel, Bullock et Montoya font partie de ces rares flics sur qui il peut compter. Ensuite, pas de secret. Patrouiller des heures durant, discuter, aller pêcher les infos dans les endroits les plus crasseux de cette ville pourrie. Voilà ce qui permet à Gordon d'attraper de temps en temps des petites frappes et, pourquoi pas, de vrais criminels.


Mais que faire lorsque le gibier est quelqu'un qui s'en prend aux criminels? Que faire lorsque l'hotel de ville lui rappel sans cesse qu'il va être relevé de ses fonctions s'il n'attrape pas ce vigil masqué, ce type qui, selon les témoignages, a déjà empêché une prostituée de se faire tabasser par son macro, ce type qui a mis hors d'état de nuire plusieurs gorilles de la mafia alors qu'ils faisaient passer une cargaison de leur saloperie de came, que faire?

Et si encore ce n'était que cela. Mais cet homme masqué (car c'est un homme) a trouvé bon de venir lui rendre visite, de lui donner en mains propres les pièces à conviction capables de faire du tort à plusieurs de ces salopards de parrains qui sévissent en ville. Des mois. Des mois que Jim Gordon rêvait d'avoir un jour ce genre de preuves à présenter, de pouvoir montrer à ces tueurs qu'ils ne font pas la loi ici. Mais cet homme, ce Batman, il a quelque chose d'angoissant et il pose des problèmes aux "amis" du maire.

Le commissaire se lève de sa chaise et contourne son bureau. Il enfile son imperméable et va dans le couloir. Dans le commissariat, certains le regardent avec respect, d'autre avec un mélange de haine et de crainte. Son arrivée au GCPD, ainsi que les apparitions du vigil masqué ont provoqués bien des changements. Des flics corrompus ont été mis à jour, des criminels intouchables ont été mis derrière les barreaux. Pourtant, il reste quelques nostalgiques du "bon vieux temps", celui où le commissaire Loeb donnait d'un geste amical une liasse de billets aux agents qui avaient eue la gentillesse de la boucler, celui où il n'y avait pas besoin de traquer des assassins pour mériter son salaire. Tout a changé mais, est-ce du à Jim Gordon ou à Batman?

Le commissaire est maintenant sur le toit. L'air frais lui procure un sentiment de bien-être. Il  n'a plus d'incertitude, à présent. Il sait. Il sait qu'à partir de ce soir, il ne fera plus marche arrière. Il engage une collaboration qui durera le temps qu'il faudra pour qu'être policier retrouve une signification saine. Il s'approche de l'immense projecteur et pose sa main sur le levier.

Gordon tourne la tête vers le sergent Harvey Bullock et le lieutenant Montoya. D'un hochement de tête, il leur fait signe qu'ils peuvent le laisser. Les deux coéquipiers quittent le toit et referment la porte de la cage d'escalier derrière eux. Gordon regarde un instant le ciel. Malgré la nuit, on voit presque du bleu entre les nuages noirs. Le commissaire repense à ce sentiment de satisfaction lorsqu'il a vu le parrain Alberto Falcone être emmené de force hors de la salle d'audience. "Le Romain", comme on l'appelle, était tellement furieux de s'être fait coincer. Avec un sourire, Gordon tire d'un gest net le levier et une lumière aveuglante jaillit au dessus de la ville. C'est une chauve-souris stylisée. Impossible de ne pas faire le rapprochement avec Lui.
Tandis que le signal continue de se refleter sur le nuages, Jim Gordon regarde Gotham City avec espoir pour la première fois.

Ce soir, Batman mettra le temps qu'il faudra mais il viendra...

Dimanche 21 janvier 2007 à 12:04

Qu'est-ce que je fais là?
Sans cesse, tandis que les hommes du gang sont en train de s'accorder une dernière fois sur leur plan, Jack se pose la question. Comment a-t-il pu en arriver là? Il songe à Jeannie, Jeannie qui l'attendait tous les soirs avec le sourire, son si beau sourire...

Mais c'est terminé. Jeannie ne l'attendra plus. Ce bel avenir qu'il imaginait avec elle et le bébé dans un pavillon tranquille aux abords de Gotham ne verra jamais le jour. Pourquoi? Justement parce que Jack a eut l'audace d'imaginer ce beau tableau, l'audace de penser qu'il pouvait vivre autrement que dans un immeuble miteux des Narrows avec l'appréhension du prochain loyer.

Une vie meilleure? Ici? Rien que l'idée était comique mais, Jack a toujours eue un sens de l'humour particulier. Seule Jeannie riait de ses blagues et Jeannie est morte, électrocutée avec le chauffe-biberon du bébé. Quel titre. Quand les types du Gotham Globe mettront en page la rubrique nécrologique, ils riront bien.

Un type fait enfiler le casque à Jack. Un horrible casque écarlate dans lequel l'air a du mal à pénétrer et dans lequel on ne voit quasiment rien. Ils l'ont appelé Red Hood. Un nom mystérieux pour égarer les flics. La police cherche un seul homme mais, en réalité personne n'a jamais porté ce casque plus d'une fois.

Jack guide les hommes du gang à travers le labo. Il sait où aller. C'est un chemin qu'il prenait tous les jours pour aller travailler. Un quotidien tellement ennuyeux dont il ne voulait plus et qu'il regrette à présent. Oh oui! Il le regrette amèrement, surtout au moment où les gardes du labo ouvrent le feu sur lui. Impossible. Il était pourtant certain que l'endroit n'était pas gardé! Il n'y avait jamais eut de gardes! Les types du gang paniquent. Ils tirent à leur tour. Les détonations résonnent dans le casque. Un bruit à rendre dingue frappe les tympans de Jack tandis qu'à travers les minuscules lentilles, il aperçoit  une terrifiante silhouette en forme de chauve-souris.

Il court, de toutes ses forces. Des rumeurs circulent sur ce Batman. On dit de lui que c'est une sorte de vampire buveur de sang. Jack l'a vu à la télé. Il se souvient des petits malfrats hurlant aux caméras que tout Gotham était en danger. Jack ne veut plus d'argent, il n'a plus rien à faire des menaces du gang. Il veut s'échapper de cette vaste blague dans laquelle il s'est fourré. Mais la créature le rattrape. Plus qu'une seule issue. Jack franchit la rambarde de la coursive du labo. Sans réfléchir, il se penche et lâche prise. Enfin! Le cauchemar s'arrête. L'eau s'infiltre dans son casque et Jack n'entend plus les coups de feu, les cris. Il ne voit plus le Batman. Il se sent agréablement enveloppé de fraîcheur et porté au loin. Il finit par échouer quelque part à l'extérieur. Il retire le casque et tombe à genoux, crachant l'eau de ses poumons. Non, ce n'est pas de l'eau. Ce truc a goût bizarre. Peu importe, en fait. Jack n'y prête déjà plus attention. Malgré la douleur qui commence à lui déchirer les intestins, il est dehors. Il est vivant et libre. Sa bouche s'écarte petit à petit. Elle se tord en un large sourire et Jack rit, il rit de l'ironie de son sort car, au fond, qu'est-ce que la vie sinon une vaste blague?

Qu'est-ce que je fais là?
Sans cesse, plusieurs années après cette nuit dans le laboratoire, tandis que la chauve-souris est à nouveau en face de lui, Jack se pose à nouveau la question. Comment peut-on en arriver là? Il songe à Jeannie, avec qui il avait tout pour être heureux. Jeannie dont le rire était si joyeux. Le Batman lui, ne rit pas. Il ne rit jamais. Peut-être songe-t-il lui aussi à une partie de son passé désormais envolée, aux événements qui ont pu le conduire à sa situation actuelle. En tout cas, il ne reconnaît pas Jack. Personne ne pourrait plus le reconnaître, à présent. Tout a changé en lui. Pourtant, le sort a voulut que la route des deux hommes se croise encore et encore et encore... Plutôt drôle...non?

Jeudi 4 janvier 2007 à 21:38

Bruce n'est pas conscient du monde qui l'entoure.

Durant les huits ans qui ont suivie sa naissance, il n'a jamais été conscient des horaires de travail et des responsabilités qui incombaient à son père. Il n'est pas conscient de la culpabilité qu'éprouve le docteur Thomas Wayne d'avoir délaissé le service des urgences à l'hopital pour céder au caprice de son fils. Dans une ville où tant de gens se font tirer dessus pour un billet de dix dollars, un chiurgien comme son père est un atout précieux.
Voilà une semaine que Bruce harcèle ses parents pour aller voir "Le Signe de Zorro" au cinéma. Son père se refusait à laisser ses patients mais, cela, Bruce ne pouvait pas le comprendre. Il n'a que huit ans. Et c'est pour que son enfant de huit ans accepte enfin de lui adresser de nouveau la parole que Thomas Wayne a finalement décidé qu'il consacrerait une soirée à sa famille. Mais cela, Bruce n'en est pas conscient. Pour l'heure, il sort du cinéma et affiche son bonheur. Il agite son bras pour tracer un Z fictif de la pointe d'une épée imaginaire.




Un grondement de tonnerre se fait entendre. Ca y'est! La pluie va de nouveau s'abattre sur Gotham. Le père de Bruce décide de couper par Crime Alley pour gagner la voiture plus vite, malgré les protestations de Martha qui insiste sur le fait que cette petite rue est loin d'être sure.

C'est lorsque la famille arrive à l'intersection avec une autre rue qu'un homme surgit de l'ombre et leur fait face. Il tient une arme à la main. Thomas ne panique pas. Ce n'est pas son genre. La ville est pleine de gens près à tout pour sortir de la misère. Ils n'ont qu'un peu d'argent, ça ne vaut pas la peine de protester. Seulement voilà, l'homme a une autre idée en tête. Il se rapproche, tend la main et agrippe le collier de perles de Martha Wayne pour le lui arracher. Cette fois, Thomas s'interpose. Personne ne peut violenter un membre de sa famille.

A partir de cet instant, les choses s'enchaînent éxtrêmement vite. Un coup de feu retentit. Martha Wayne pousse un cri de terreur en voyant son mari tomber au sol. Un deuxième coup de feu et....plus rien, mis à part un clapotis. Ce n'est pas la pluie qui commence à tomber. Ce sont les perles du collier de la mère du Bruce qui rebondissent sur l'asphalte au milieu d'une mare de sang. Bruce ne dit rien. Il n'est qu'un enfant de huit ans, pétrifié d'horreur à la vue de ses parents gisant au beau milieu d'une rue.

L'homme laisse tomber son arme et prend la fuite. Bruce s'agenouille auprès de son père et sa mère. Il pleure. Pour la première fois, il est pleinement conscient. Son enfance vient de s'évaporer en un instant.
            

Samedi 9 décembre 2006 à 10:20

Dick est fier de son travail. Avec l'aide de ses parents, il est arrivé très vite à un haut niveau.

Ce soir, c'est le grand soir! Des centaines de gens sont réunis sous le chapiteau pour observer les Flying Grayson, la famille de trapèzistes la plus prestigieuse de Gotham City. Même Bruce Wayne, le playboy milliardaire, est ici. C'est lui qui a financé le cirque Haly dans les moments durs et, ce soir, Dick va lui en mettre plein la vue, à lui comme aux autres!

Le jeune garçon s'élance à nouveau. Il éxécute une pirouette formidable et lâche son trapèze. le sol se rapproche. Les gens laissent échapper des cris de frayeur suivis de cris d'émerveillement lorsque Dick se rattrappe in extremis à l'aide de son grappin.

"C'est ça!" songe le jeune garçon "Donne-leur pour leur argent!"

Désormais, Dick se tient sur la plate-forme et observe ses parents. C'est à eux maintenant de faire une démonstration de leur immense talent. Dick les regarde avec attention car il a encore beaucoup à apprendre d'eux.

C'est parti! Le couple Grayson se lance sous les projecteurs. Son père qui se tient au trapèze par la force de ses genoux, tient fermement sa mère par les poignets et ils se balancent avec grâce, à plus de vingt-cinq mètres d'altitude.


Et soudain, c'est le cauchemar. La corde casse et la gravité attire les Grayson vers le sol de la piste du cirque. Dick voudrait crier, se jeter de la plate-forme pour les saisir au vol mais, il ne peut que les regarder tomber, figé de terreur. Cette fois, ils n'ont pas de grappin. 

Quelques minutes plus tard, la police est sur les lieux. Elle fait sortir les spectateurs du chapiteau. Et Dick est agenouillé auprès de ses parents. Il ne pleure pas. Il n'arrive pas encore à réaliser…

                

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